Sur la Route Bleue Mythique de la Caraïbe By Odyssea
LA COMMUNE DE RÉMIRE-MONTJOLY
Escale Patrimoine Phare de la Caraïbe – Destination Guyane – Amazonie
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RÉMIRE-MONTJOLY
Biodiversité, vestiges et détente au bord de la mer
Commune résidentielle par excellence, Rémire-Montjoly était à l’origine le lieu privilégié des maisons secondaires des Cayennais. L’expansion démographique de la capitale a fait des deux bourgs aujourd’hui réunis, un lieu très prisé. La proximité de la mer, avec au large, posés sur l’horizon les îles de Rémire, les longues plages de sable blond où viennent par centaines pondre les tortues marines, dont la luth, plus grand spécimen au monde, son espace protégé de la colline du Mahury et son sentier du Rorota, ses vestiges du temps passés, polissoirs, roches gravées, fort Diamant, ruines des habitations Mondélice à Vidal et Loyola, font de Rémire-Montjoly une commune de tout premier ordre. Sur son blason, elle porte, entre autres, la tortue luth, symbole de biodiversité, et la canne sucre, comme un rappel à son passé sucrier. À Rémire-Montjoly, on s’y détend, on y dort, on y mange. On pourrait rajouter on y danse ! Tout est là pour combler les attentes des visiteurs…
Sur la Route Bleue Mythique de la Caraïbe destination Guyane-Amazonie
ET SI L’HISTOIRE DE RÉMIRE-MONTJOLY VUE DE LA MER ET DES FLEUVES M’ÉTAIT CONTÉE
Armirabo, Armire, Rémire… L’origine de nom serait d’origine amérindienne et cette thèse prend tout son sens au vu des milliers de vestiges trouvés sur les plages : outils lithiques, tessons de céramiques, polissoirs, roches gravées. Tout le secteur de la colline du Mahury a été un lieu d’implantation de communautés amérindiennes depuis près de 10 000 ans. L’emplacement à l’embouchure du fleuve Mahury rendait son accès facilité et la forte présence de populations autochtones a permis aux navigateurs européens la pratique du troc dès le début du XVIIe siècle. Le site d’Armire a longtemps attisé les convoitises. Les premiers à avoir posé le pied ici sont les Anglais, au tout début du XVIIe. Pendant des décennies, ils se disputeront les lieux avec les Français, les Hollandais et les Portugais. Et, pris au cœur des guerres de territoires, les Kali’nas qui voyaient leur territoire se réduire au fur et à mesure de l’installation de nouveaux colons, même si la résistance qu’ils ont pu opposer a pu ralentir les tentatives de colonisation du lieu.
Les troupes militaires s’installent à Cayenne sur les hauteurs du mont Cépérou et les populations civiles choisissent Rémire. Un premier bourg est fondé en 1652 par la Compagnie de la France Equinoxiale. L’activité de la commune est essentiellement tournée vers l’agriculture et notamment la culture de la canne à sucre. En 1656, l’arrivée depuis le Brésil où ils étaient pourchassés, d’une colonie de juifs hollandais va donner un nouvel essor à l’activité sucrière avec la construction de la première sucrerie du territoire. Quelques années plus tard, en 1664, chassés par les Français, ils s’exileront vers le Suriname voisin.
Après leur départ, la Compagnie de Jésus va s’installer sur les terres abandonnées et vont, à grande échelle, valoriser le site. Les Jésuites construisent l’habitation Loyola à flanc de colline. 1 000 hectares seront ainsi cultivés et seront la plus vaste plantation de la Guyane.
Les revenus générés servent aux missions menées par les religieux sur les autres secteurs de la Guyane. En 1764, la paroisse de Rémire est créée. Autour de l’église et du cimetière, des petites cases sont construites, constituant un bourg qui ne cessera de croître au fil des années. On estime qu’au XVIIIe siècle un tiers des terres agricoles est occupé par les Jésuites.
Ils seront chassés et interdits de Guyane en 1768. Leur départ marquera le déclin de l’activité sucrière, avec le démantèlement de leur habitation.
Autre coup d’arrêt de l’activité économique, la Révolution et la première abolition de l’esclavage qui va profondément impacter la vie des colons qui abandonnent les grandes habitations. Le rétablissement par Napoléon de l’esclavage en 1802 redonne un certain regain à l’activité agricole. C’est à cette date qu’un certain Jean Vidal mène des travaux d’assèchement des marécages. Cette opération de poldérisation lui permet de mettre en valeur un nouveau domaine, celui de Mondélice dont les ruines sont encore visibles. C’est d’ailleurs sur cette plantation que le premier moulin à vapeur sera mis en service. La prise de Fort Diamant, fortin défensif de la route des Plages, précède celui du Fort Trio sur la commune de Matoury par les Portugais, en 1809. La reddition du gouverneur de la Guyane, Victor Hughes, donnera la Guyane aux Portugais jusqu’en 1817, année où elle deviendra définitivement française. L’industrie sucrière en Guyane subit de plein fouet la chute des cours du sucre, durant l’année 1830. 18 ans plus tard, l’abolition définitive de l’esclavage marquera la fin des grandes habitations. Les esclaves libérés fondent un nouveau bourg dans le quartier de Beauregard et une nouvelle église est bâtie. Le développement de la colonie se poursuit avec notamment des travaux d’adduction qui permettent l’alimentation en eau du centre de Cayenne. Des canalisations courent depuis les hauteurs du Mahury, à partir des lacs du Rorota jusqu’à la capitale où elles alimentent deux fontaines publiques. L’instauration de la Guyane en tant que colonie pénitentiaire verra la construction d’un bagne sur l’îlet la Mère. L’établissement fermera en 1875 du fait des épidémies nombreuses qui déciment la population carcérale. Il en reste encore quelques vestiges. En 1879, la commune de Rémire est créée grâce à la loi sur les municipalités de 1879. Le début du XXe siècle verra la naissance de Montjoly, autre pôle de population qui s’est créé avec l’arrivée d’un groupe de survivants martiniquais de l’irruption de la Montagne Pelée, en 1902 qui a détruit la ville côtière de Saint-Pierre. Plus de 300 réfugiés sont accueillis dans le quartier appelé Montjoly sur un terrain de près de 170 hectares acheté par le Conseil Général de Guyane. La zone, en partie marécageuse, est quasiment inhabitée. Le terrain est asséché et les Martiniquais s’y installent et se consacrent à une agriculture de subsistance. Un nouveau centre de vie voit ainsi le jour avec la construction d’une église, d’une école… Montjoly est née. Il faudra attendre 1969 pour voir les deux bourgs réunis en une seule et même commune : Rémire-Montjoly. Depuis cette date et face à la pression urbaine de Cayenne la commune n’a cessé de croître, avec la création de nouveaux quartiers, de nouveaux lotissements, d’établissements scolaires, de zones Industrielles dans le quartier de Dégrad-des-Cannes où se situe le port de commerce, de zones administratives et commerciales.
Amérindiens
Canne, sucre et rhum patrimoine
Saveurs et senteurs
Biodiversité
Amérindiens
Armire, haut-lieu de présence Kali’na
L’histoire de Rémire-Montjoly est intimement liée à l’histoire des Amérindiens. Les milliers de traces laissées sur de nombreux sites témoignent de l’importance du lieu. Les nombreux tessons de poterie retrouvés sur la plage de Gosselin, les roches gravées de Pascaud, les nombreux polissoirs tout au long des plages de Rémire et jusque sur le Mont Mahury attestent d’une forte présence amérindienne. Le relief de l’île de Cayenne et l’accès facile par le fleuve Mahury, en faisaient un lieu de prédilection pour une implantation. C’était aussi, tout naturellement une zone facile d’accès pour les explorateurs qui, après une traversée de l’Atlantique, apercevaient la terre ferme grâce aux reliefs du site.
La forte population amérindienne du site représentait aussi un intérêt tout particulier pour les voyageurs européens dès le XVIe siècle. Le troc y était pratiqué et il semblerait que les premiers contacts entre autochtones et colons n’ont pas été source de conflits violents. L’idée de propriété foncière n’étant pas inhérente à la culture amérindienne, ils ont dû voir arriver les Européens avec plus de curiosité que d’animosité. Les uns apportent des outils comme des haches, les autres fournissent du bois, des épices, du coton…
En 1604, mandatés par Henri IV qui souhaitait « conquérir tous les territoires compris entre l’Amazone et l’île de Trinidad », un groupe de colons, mené par La Ravardière, débarque sur les côtes de Guyane. L’idée du roi de France est bien de découvrir de riches terres pour développer un commerce fructueux pour remplir les caisses de l’État. Les navires hollandais, anglais ou français qui abordent les côtes des Guyanes sont des navires marchands. Point de velléité de conquête comme ce fut le cas pour les conquistadors espagnols ou portugais.
Très souvent, par facilité d’accès, les navires accostaient à Armire, qui deviendra Rémire. Les Européens découvrent les Kali’nas à qui ils donneront le nom de Galibis. Les Indiens pratiquent une agriculture sur abattis : manioc, dachine, igname, maïs, patate, ananas et piment. Réputés belliqueux, les Kali’nas semblent tolérer la présence étrangère pendant quelques décennies.
Les choses se compliquent dans la moitié du XVIIe siècle avec la construction d’établissements et deux événements marquants, en 1643 et 1653, voient les Amérindiens chasser les Européens de l’île de Cayenne. Les exactions commises par les Européens et la cruauté notamment du gouverneur de Brétigny les auraient poussé à une résistance armée. Il est dit qu’un Amérindien du nom de Pagaret lui aurait planté une flèche entre les deux yeux en 1644. L’avantage territorial des Kali’nas ne durera pas. Les maladies importées auront notamment raison de ces peuplades. La puissance de feu des colons également. Chassés de l’île de Cayenne, ils seront repoussés à l’ouest de la Guyane et, devenus maîtres des lieux, les Européens se succèderont, au fil des décennies, sur l’île de Cayenne.
Les Kali’nas ont laissé de nombreuses traces tangibles de leur présence ici à Rémire. A Montravel, pointe rocheuse qui marque la séparation entre la plage de Montjoly et la route des Plages, au moins trois ateliers de polissage sont présents de part et d’autre de la plage. Les polissoirs de Gosselin sont quant à eux soumis aux phénomènes d’envasement et d’envasement. Ils apparaissent et disparaissent au gré du temps. En empruntant le sentier du Rorota, on peut aussi apercevoir quelques polissoirs le long de la petite crique. D’autres polissoirs sont disséminés le long des plages.
Et, autre richesse d’un autre temps, de nombreuses roches gravées ont été mises au jour, les plus célèbres étant le Serpent de Pascaud et la roche gravée de la crique Pavée. D’autres restent dissimulées dans la végétation du Mahury, ce qui leur assure une protection certaine et évite les dégradations gratuites.
Canne, sucre et rhum patrimoine
Histoire d’un autre temps
Si la Guyane ne compte plus qu’une seule rhumerie, à Saint-Laurent du Maroni sous l’appellation Rhums Saint-Maurice qui distille un rhum agricole prisé de tous les Guyanais, la canne à sucre a longtemps joué un rôle économique essentiel pour la commune de Rémire-Montjoly. De nombreuses habitations sucrières y ont été construites, notamment par les Jésuites. Il n’en reste aujourd’hui que quelques ruines que l’on peut découvrir le long de sentiers de randonnée.
Ce roseau voyageur a traversé les mers et les océans au gré des conquêtes et des explorations, depuis la Nouvelle-Guinée jusqu’aux îles de la Caraïbe et l’Amérique du Sud, en passant par l’Asie et les pourtours de la Méditerranée. Lorsque les Perses découvrent la canne à sucre aux Indes, ils parlent avec émerveillement de ce « roseau qui donne du miel sans le recours des abeilles ».
L’essor de l’agriculture en Guyane, notamment de la canne à sucre, date de l’occupation hollandaise, de 1654 à 1663, avec notamment l’arrivée d’un groupe de juifs hollandais fuyant le Brésil où ils étaient persécutés. Leur grande connaissance dans la culture de la canne vont donner un élan considérable à son exploitation. Un moulin à sucre hydraulique est notamment bâti dans le vallon de Rémire. L’arrivée des Français et d’une nouvelle compagnie en 1664 marque l’arrivée des Jésuites. Le caractère religieux de la politique de colonisation et de peuplement a toujours été clairement affirmé par l’État français.
La compagnie de Jésus arrive donc en Guyane avec un objectif d’évangélisation des populations autochtones. Pour subvenir à leurs besoins et aux missions de conversion religieuse qui les animent, ils créent des habitations, la plus célèbre étant l’habitation Loyola, sur les pentes du Mahury, à Rémire. Fondée en 1668, l’habitation atteindra une surface d’exploitation de 1000 hectares, soit un tiers des surfaces cultivées à Rémire et, à partir de 1730, Loyola est le premier producteur de sucre, de cacao et de café de la Guyane. En 1735, on y recense 199 canons, 600 vaches, 25 000 pieds de cacaoyers et 508 quintaux de sucre.
Différents facteurs, dans les années qui suivent, entraîneront le déclin de l’habitation. Entre les guerres européennes, la crise économique qui verra chuter le cours du café et du cacao, et sans doute également l’appauvrissement du sol, vont contraindre les Jésuites à se reconvertir dans la production de mélasse et la distillation du tafia, l’ancêtre du rhum et nom couramment utilisé par les esclaves pour désigner cette eau de vie obtenue par distillation des déchets du sucre.
Chassés de la France et de ses colonies sur décision du roi Louis XV, les Jésuites abandonnent la Guyane. Leurs propriétés sont vendues et reprises par d’autres colons. On retrouve sur le territoire quelques vestiges qui prouvent l’activité économique de la Guyane autour de la canne à sucre et du rhum. L’habitation Mondélice, datant de la première moitié du XIXe siècle et propriété de Jean Vidal, a gardé quelques traces notamment le premier moulin à vapeur de la colonie, utilisant le principe de la machine à double action de Watt. Toute la zone de polder était recouverte de canne à sucre et la modernité des équipements et le travail d’une population servile d’environ 250 esclaves, ont fait de l’habitation une exploitation prospère, ce jusqu’à la grande crise mondiale du sucre entre 1830 et 1839.
Avec l’abolition définitive de l’esclavage et la libération des esclaves, l’habitation passe d’une surface d’exploitation de 60 hectares à 12 hectares et périclite à partir de 1858. Il en reste aujourd’hui quelques vestiges. Le site a été nettoyé et un sentier de randonnée permet d’y accéder. L’activité sucrière n’est pourtant pas morte puisqu’une distillerie, la distillerie Saccharin, est construite. Malgré la fermeture de certaines habitations, l’activité rhumière reste une ressource économique d’importance, derrière l’exploitation aurifère, à laquelle elle est intimement liée. Fonctionnant à l’énergie hydraulique grâce à une roue à augets, système unique pour la Guyane, cette usine produit entre 1913 et 1922, plus de 18 % du volume de rhum autorisé pour la Guyane. La distillerie passera de main en main jusqu’en 1963 où elle est rachetée par Georges Prévot.
L’usine du Rorota ou Rhumerie Prévot fonctionnera de 1935 à 1989 et produira sucre et rhum. A l’apogée de sa production, elle sortira 800 000 bouteilles par an dont 30 % sont destinés à l’exportation. La Cayennaise, les Trois Lacs et la Cayennaise Rhum Vieux sont les trois rhums qui sortent de la distillerie. Quant à l’activité sucrière, elle bat son plein et pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle produit annuellement plus de 180 tonnes de sucre. Un quota qui sera supprimé à la fin de la guerre. A partir de 1950, Georges Prévot rachète les usines sucrières et les distilleries de l’île de Cayenne, mais les besoins sont insuffisants et les établissements finissent par fermer.
Aujourd’hui, le nom de Prévot est toujours lié au rhum puisque ses descendants, Ernest et Jean-Marie Prévot, dirigent l’usine des Rhums Saint-Maurice à Saint-Laurent du Maroni et qui produit notamment l’incontournable rhum La belle Cabresse que l’on retrouve sur toutes les tables de Guyane.
Autres vestiges qui rappellent l’activité sucrière et rhumière de Rémire-Montjoly, quelques machines de la distillerie de Moulin à Vent. Les bâtiments ont été érigés en 1922 à l’initiative de Théophile Melkior, l’un des rescapés de l’irruption de la montagne Pelée en 1904. Avec lui, plus de trois-cents Martiniquais ont été accueillis sur la commune et se sont installés dans le quartier de Montjoly qui deviendra très vite un deuxième bourg.
La distillerie changera de propriétaires plusieurs fois au cours du XXe siècle avant d’être définitivement rasée. Il n’en reste plus que quelques machines qui sont exposées dans l’enceinte de Guyane Première, station télé et radio de Guyane.
Saveurs et senteurs
Des étapes multisavoureuses
La commune de Rémire-Montjoly n’échappe pas au bien manger. Les tables des restaurants proposent une cuisine multicolore et multisavoureuse, à l’image de ce territoire si atypique et attachant. Alors bien sûr les produits de la mer ont la part belle. Des poissons des côtes ou des rivières à la subtile crevette, les chefs guyanais savent sublimer les richesses de l’océan en les accommodant avec d’autres produits locaux : un filet de loubine à la sauce maracuja, par exemple, ou une assiette de crevettes au lait de coco… Difficile de résister !
La cuisine créole, c’est aussi cette tradition du boucanage. A Rémire-Montjoly il est un lieu incontournable où tous les samedis (mais aussi les autres jours de la semaine), les Guyanais viennent faire le plein de poulet, poisson ou encore travers de porc boucanés. Laya Boucanage est une institution ici. La fabrication artisanale n’empêche pas de boucaner chez soi selon une technique ancestrale héritée des Amérindiens. Un fût percé à sa base et par lequel on maintient pendant plusieurs heures une fumée qui va cuire en boucanant la viande ou le poisson, recouverts de feuilles de bananiers. La chair ainsi obtenue a une saveur très particulière qui fait le bonheur des gourmands. On l’accompagne en général d’une sauce chien.
Le Marché Agricole de Rémire-Montjoly, qui se tient une fois par semaine, propose toutes les productions locales de Guyane, grâce notamment aux Hmongs qui viennent de Cacao ou de Régina écouler leurs fruits et légumes. On y trouve largement de quoi réaliser les recettes issus du monde entier que les différentes communautés de Guyane savent mettre en valeur.
Autre lieu incontournable lorsqu’on parle des saveurs et des senteurs de Guyane, la société Délices de Guyane qui décline depuis plus de dix maintenant les produits du terroir guyanais. Produits qui s’exportent, qu’on offre et qu’on n’oublie pas de mettre dans sa valise lorsque l’on prend l’avion pour la métropole et les Antilles. Des pâtes de piments (du plus fort au végétarien), des confitures, des parépous, des rhums arrangés… Chaque année de nouvelles idées fleurissent pour apporter sur les tables de Guyane, de la couleur et de la saveur.
L’awara, patrimoine culinaire unique
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Délices de Guyane
Depuis 2007, la société Délices de Guyane est devenue une entreprise incontournable du goût et des saveurs de Guyane. Depuis cette date, l’équipe de quinze personnes qui entoure Bernard Boullanger, le PDG, ne cesse d’innover en proposant de... En savoir plus
Biodiversité Mer & Terre
Spectacle de la nature et immersion
L’observation du blason de Rémire-Montjoly donne le ton : un tapir à gauche, une tortue à droite, séparés par une tige de canne à sucre qui rappelle le passé sucrier et rhumier de la commune. Avec ses 52 km2 de superficie, Rémire-Montjoly, malgré une pression immobilière importante, a su préserver quelques hotspots de biodiversité.
La commune se caractérise par quelques reliefs, le Mahury en tout premier lieu qui domine le territoire du haut de ses 162 mètres. Elle partage équitablement ses frontières entre la terre, puisqu’elle jouxte Matoury et Cayenne, et l’eau, avec le fleuve Mahury et l’océan Atlantique. Cet océan d’où viennent pondre chaque année des centaines de tortues marines : la tortue olivâtre et surtout la tortue luth, mastodonte des mers et plus grande tortue marine au monde. La tortue verte, présente également en Guyane, préfère les plages de l’ouest. C’est sur la grande plage de Montjoly qui s’étend de la colline de Bourda à la colline de Montravel et longue de presque 4 km, que dès le mois d’avril, on peut venir observer ce spectacle de la nature : ponte et éclosion.
C’est aussi sur cette même plage qu’on accède à un îlot de biodiversité. Les Salines de Montjoly constituent un complexe lagunaire d’une superficie d’environ 20 ha. Propriété du Conservatoire du Littoral et géré par l’association Kwata, cet espace a été aménagé en sentier qui longe la plage et conduit à un marais et permet une balade sur des pontons en bois dans l’enchevêtrement des palétuviers. La flore et l’avifaune de cet espace protégé sont d’une rare diversité. On n’oublie pas ses jumelles.
De la plage, au loin, sont posés sur l’eau les îles de Rémire, administrativement du ressort de Cayenne. Une légende raconte qu’un jour, l’îlet le Père, l’îlet la Mère étaient en promenade avec leurs enfants quand toute la famille fut surprise par un raz de marée qui les poussa vers les bancs de vase de Rémire. La Mère et le Père s’échouèrent avec leurs deux Filles (qui prendront plus tard le nom de Mamelles), le Fils par contre dériva beaucoup plus à l’ouest. Il devint l’Enfant Perdu. Le serviteur, le Malingre, partit à sa recherche et s’arrêta, épuisé, à mi-chemin. Au XVIIIe, les navires, après leur traversée de l’Atlantique, mouillaient entre l’Enfant Perdu et le Malingre pour attendre la marée et entrer dans le port de Cayenne. Aujourd’hui, seule l’îlet la Mère est accessible et seulement à la journée.
Autre hotspot de biodiversité de Rémire-Montjoly, la colline du Mahury et son sentier du Rorota. Balade incontournable des Guyanais, simples promeneurs ou joggeurs confirmés. Abritant le lac du Rorota, réserve d’eau de l’île de Cayenne, la colline offre une belle immersion en forêt amazonienne. D’une longueur de 6 km, le sentier serpente jusqu’au sommet où l’on atteint le lac du Rorota dont la capacité avoisine le million de m3 et il offre de beaux points de vue sur les plages de Rémire. Il est possible pour les plus perspicaces, d’observer quelques oiseaux : tangara, colibri, manakin, grisin de Cayenne… ; quelques mammifères : agouti, saïmiri et peut-être mouton paresseux. Si on ne voit pas, on entend par contre. La forte humidité du site en fait un paradis pour les grenouilles dont les chants se mêlent à ceux des myriades d’insectes qui accompagnent le promeneur.