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Les récits de la mer

Et si l’histoire de Gourbeyre vue de la mer m’était contée

Les « Récits de la Mer » que vous allez découvrir et qui vous invitent à connaître l’histoire de Gourbeyre vue de la Mer sont le résultat d’un travail collaboratif de plus de 6 mois réalisé de façon conjointe entre la Commune de Gourbeyre et le Comité scientifique de la SCIC Odyssea constitué de scientifiques, d’acteurs locaux, d’historiens, de géographes….

C’est à partir du fondement culturel du label européen Odyssea où l’histoire s’écrit, se raconte et se vit, au travers du prisme « de l’origine maritime » d’une destination, que nous avons conçu ces « Récits de la Mer » de Gourbeyre. 

Les « Récits de la Mer » ont fait l’objet de recherches, d’études, de validation et d’une phase d’écriture et de médiation adaptée à la pratique touristique, dans le respect de la réalité culturelle et des faits historiques.

Une destination riche d’histoire

Descendant des pentes de la Soufrière jusqu’à la mer, la commune de Gourbeyre est le passage obligé entre la côte au vent et la côte sous le vent. Son territoire se dessine entre la Soufrière, point culminant de Guadeloupe, et les monts Caraïbes qui offrent une vue imprenable sur la mer du même nom. L”histoire de cette commune débute en 1837 avec sa création officielle un certain jour de septembre. A l’époque elle est dénommée Dos-d’Âne du fait de la topographie des lieux et elle réunit trois territoires : la paroisse du Mont-Carmel de Basse-terre, la montagne Saint-Charles et le quartier Le Palmiste, et une partie de la paroisse de Trois-Rivières.

Comme toutes les îles de la Caraïbe, la Guadeloupe et le territoire de Gourbeyre ont été occupés par les Amérindiens. Il n’en reste que peu de traces. Après les Arawaks, ce sont les Kalinagos (ou Karibs) qui ont pris possession des lieux et ce sont eux que Christophe Colomb rencontra en novembre 1493. Sur la commune voisine de Trois-Rivières, des roches pétroglyphes, classées Monuments historiques, témoignent de cette présence précolombienne sur le territoire. Les décennies qui suivront l’arrivée des Européens verront les Indiens Karibs défendre chèrement leurs terres. Ils céderont leur place aux compagnies commerciales appuyées par les armées des pays envahisseurs.

L’histoire de Dos-d’Âne, bien avant son officialisation, est un mariage entre armée et religion. L’armée pour la défense de cette île convoitée par les puissances économiques européennes, et religion car les compagnies maritimes chargées du développement des colonies, cèdent aux ordres religieux qui le souhaitent, des terres à exploiter et des âmes à convertir.

C’est ainsi que s’implantent sur ce territoire guadeloupéen ouvert sur la mer des Caraïbes, trois ordres majeurs. Les Frères de la Charité, s’installent sur l’habitation Saint-Charles, au bord de la rivière le Galion qui marque la limite avec la commune de Basse-Terre ; à proximité, les Jésuites, choisissent de s’installer sur l’habitation sucrière de Bisdary que leur cède le Gouverneur Charles Houël et dont il ne subsiste aujourd’hui que cinq bâtiments qui composaient originellement l’habitation : la maison de maître et son annexe, la maison du géreur, la case, la bonifierie et le four ; enfin, les religieux de l’ordre de Notre-Dame-du-Mont-Carmel prennent possession de l’habitation Dolé, sur un territoire limitrophe avec la commune et Trois-Rivières.

Parallèlement à ces implantations à visée économique, les îles de la Caraïbe sont le théâtre d’âpres batailles territoriales. L’occupation de Basse-Terre en 1691 fera de Dos-d’Âne une zone de repli pour les Français. Un peu plus tard, lors de la succession d’Espagne en 1703, de rudes batailles font rage de part et d’autre de la rivière Le Galion qui marque la limite de chaque camp.

La Guerre de Sept ans, qui verra la Grande-Bretagne sortir victorieuse de ce conflit, a occasionné la construction sur le territoire de Dos-d’Âne de nombreux postes de défense et de repli, sa proximité immédiate avec le chef-lieu en faisant un passage obligé et le théâtre d’affrontement entre les belligérants. C’est dans le réduit de Dos-d’Âne que sera signé l’acte de capitulation, le 1er mai 1759.

Une course au développement économique

Alors que les affrontements font rage, la course au développement économique se poursuit malgré tout. Face à l’hégémonie et aux richesses excessives que ces communautés religieuses retirent des terres attribuées, certains colons tentent de faire valoir leurs droits. L’habitation de Bisdary gérée par les Jésuites par exemple, représentait environ 250 hectares de culture de la canne, ce qui en faisait l’une des plus importantes entreprises de la colonie. Trois cents esclaves y étaient asservis. La Compagnie de Jésus, propriétaire du site depuis 1704, exploitera ces terres qu’à son expulsion de l’île, en 1764.

La Révolution française va bouleverser le fonctionnement des colonies. Les terres deviennent propriétés nationales et les esclaves auparavant sous le joug des religieux deviennent propriété de l’État. Mais les coûts de fonctionnement obligeront la France à louer ou à vendre ces habitations à partir de 1830. Avant cela, Victor Hugues, nommé commissaire de la République à la Guadeloupe par la Convention nationale en 1794, sera officiellement chargé d’appliquer le décret du 4 février 1794 qui prononce l’abolition de l’esclavage dans tous les territoires français. Esclavage qui sera rétabli par Napoléon en 1802. Une décision qui occasionna une forte résistance locale et c’est sur le territoire de Dos-d’Âne, à Dolé, Palmiste, Houëlmont et sur les hauteurs du Galion que des combats mémorables eurent lieu. Face aux troupes du général Richepanse chargé du rétablissement de l’esclavage, d’ardents défenseurs de leur liberté vont se battre jusqu’à la mort. Louis Delgrès, aboliste convaincu, le capitaine Massoteau et le capitaine Joseph Ignace seront les fers de lance de cette lutte fratricide. Le 28 mai 1802 où face aux troupes de Richepanse, Delgrès et ses trois cents compagnons se suicident respectant le serment qu’ils avaient fait de « Vivre libre ou mourir ». L’esclavage sera définitivement aboli en 1848.

Gourbeyre d’hier et d’aujourd’hui

Onze années avant, la commune de Dos-d’Âne est créée, réunissant les différents quartiers du territoire. Son premier maire, Louis-Philippe Longueteau, est élu au cours d’un suffrage censitaire au cours duquel seules 44 personnes sur les 395 libres sont autorisées à voter. Deux ans après le décret d’abolition définitive, tous les habitants, sans exception, sont appelés aux urnes. Sera alors élu un homme proche des agriculteurs noirs : Stanislas Michineau.

Le nom de la commune changera sur proposition de son premier maire. En effet, Louis-Philippe Longueteau proposa d’attribuer le nom de « Gourbeyre », du nom du contre-amiral Jean-Baptiste-Marie-Augustin Gourbeyre, qui fut gouverneur de la Guadeloupe de 1841 à 1845, en hommage à son action dans la colonie. En effet, suite à un fort séisme qui ravagea l’île de Basse-Terre, le 8 février 1843, le gouverneur organisa les secours des habitants sur l’ensemble du territoire, notamment sur la commune de Dos-d’Âne.

Aujourd’hui Gourbeyre perpétue son passé agricole avec quelques exploitations en activité dans les quartiers du Palmiste et de Champfleury. Dans le quartier de Dolé, l’habitation initialement exploitée par le religieux de l’ordre de Notre-Dame-du-Mont-Carmel n’existe plus, remplacée par l’usine d’embouteillage de Capès-Dolé qui doit son nom à deux personnages historiques : le premier, le Commandant Capès a construit la route, le second, Pierre Dolé, fermier de l’ordre religieux, faisait partie des fondateurs de l’habitation Dolé. En 1920, avec la construction d’un hôtel, Dolé-les-Bains, Gourbeyre est devenue une destination pour les personnes souffrant de rhumatisme. La station thermale ferma ses portes au début des années soixante et l’usine d’embouteillage a ouvert ses portes en 1969.

Et bien-sûr, Gourbeyre est aussi une destination touristique incontournable de l’île de Basse-Terre, avec ses sentiers de randonnée sur les hauteurs des Monts Caraïbes, et surtout sa marina de Rivière-Sens et ses trois-cents anneaux.

À GOURBEYRE LES PAYSAGES VOUS RACONTENT LEUR HISTOIRE VUE DE LA MER

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