Sur la Route Bleue Mythique de la Caraïbe By Odyssea

LA COMMUNE DE MATOURY

Escale Patrimoine Phare de la Caraïbe – Destination Guyane – Amazonie

Matoury

Porte d’entrée de la Guyane

Deuxième ville de Guyane en nombre d’habitants, Matoury n’en finit pas de croître. En 1952, le tout petit bourg comptait 250 âmes et le dernier recensement de 2018 fait état de près de 33 000 habitants. On dit d’elle qu’elle est une île dans une île. Séparée de Cayenne et de Rémire-Montjoly par la crique Fouillée, elle est effectivement entourée d’eau : le fleuve Mahury au sud, la rivière de Cayenne au nord et la rivière du Tour de l’Île à l’ouest. Et, dominant l’ensemble du territoire, le mont Grand Matoury, vaste zone protégée à la biodiversité remarquable, culmine à 234 mètres.

Sur la Route Bleue Mythique de la Caraïbe destination Guyane-Amazonie

ET SI L’HISTOIRE DE MATOURY VUE DE LA MER ET DES FLEUVES M’ÉTAIT CONTÉE

La légende parle d’un chef amérindien qui régnait sur l’île de Cayenne et vivait sur une colline dénommée Mattory. La colline fut appelée Mont Grand Matoury et l’ancien quartier de la colonie, d’abord baptisé quartier du Tour de l’Isle, fut à son tour dénommé Matoury, par décret le 25 février 1891. Il se dit aussi que ce sont les Hollandais qui fondèrent cette commune. Après l’échec de la première tentative de colonisation menée par Poncet de Brétigny, de la Compagnie de Rouen en 1643, la place libre a été occupée par des juifs Hollandais qui, fuyant le Brésil voisin où ils étaient pourchassés, ont fait halte sur cette côte présentant le seul relief de collines entre l’embouchure de l’Amazone et l’Orénoque au Vénézuela. Ils s’installèrent sur cette île appelée de Cayenne et qui réunit aujourd’hui les trois communes à la population la plus dense de Guyane.

Le quartier du Tour de l’Isle a donc été fondé en 1656 dans les plaines souvent marécageuses entre les collines du Petit et du Grand Matoury. Ce quartier est cerné par l’eau : Mahury, rivière de Cayenne, rivière du Tour de l’Île et, du fait des zones marécageuses, il est souvent inondé lors des périodes de grosses pluies des mois de mai et juin.

En 1736, le gouverneur Lamirande, dont le nom sera plus tard donné à un quartier de Matoury, a l’idée du creusement d’un canal qui permettra de relier le fleuve Mahury à la rivière de Cayenne. Une liaison entre Cayenne, Cabassou, Roura, Rémire-Montjoly et Matoury est ainsi ouverte et même si elle n’est praticable que lors des marées hautes, elle constitue un moyen de communication indispensable aux transports des marchandises et de la production des différentes habitations de la place. En 1837, il apparaît que ce canal était considéré comme la plus importante voie d’acheminement des marchandises entre la ville de Cayenne et le village de Roura.

Au XIXe siècle, afin de renforcer les défenses de l’île de Cayenne et de prévenir toute tentative d’intrusion maritime, un troisième fort est construit, venant s’ajouter à celui de Fort Diamant sur la commune de Rémire-Montjoly et celui de Fort Cépérou sur les hauteurs de Cayenne. L’emplacement choisi pour le Fort Trio se trouve à la confluence du fleuve Mahury et de la crique Fouillée. Il n’en reste plus que des ruines difficilement accessibles. Bien avant cela et du fait de sa situation stratégique, le site avait été occupé par des populations amérindiennes et, dès 1733, des pièces de canons ont été installées par l’armée royale autour de vagues fortifications détruites par une attaque portugaise en 1817. La construction de 1840 a été voulue suffisamment solide pour résister à de nouvelles intrusions. Le Fort Trio est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1995.

Au début du XXe siècle, Matoury voit son développement s’intensifier. Suite à une décision, en 1924, du ministère des  Colonies de permettre à la Guyane de produire jusqu’à 150 hectolitres de rhum, le maire de Cayenne, le député et le gouverneur décident la construction d’une usine. L’emplacement choisi est le quartier Lamirande à Matoury et c’est la Société Sucrière et Agricole de la Guyane qui bâtit, en 1927, la sucrerie et l’usine dont les ruines sont visibles depuis la RN2. Les plantations de canne à sucre de la commune et des environs les approvisionnent. Après quelques années de production, une première fermeture en 1935, car le quota de production de sucre est retiré à la Guyane, une réouverture en 1942 et enfin un rachat par la société Prévot, l’ensemble industriel fermera ses portes en 1964. Les bâtiments ont été inscrits aux Monuments historiques en 2012.

Au fil des ans, l’expansion de Matoury se poursuit. C’est sur son territoire que les Américains construisent, pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’aéroport qui prendra le nom de Rochambeau. L’infrastructure permettait aux bombardiers de faire escale avant de traverser l’Atlantique pour rejoindre l’Afrique. Il sera racheté par la France en 1949 et changera de nom en 2012 pour devenir aéroport international Félix Éboué, homme politique guyanais, député de la France coloniale, Compagnon de la Libération et humaniste convaincu, reposant depuis 1949 au Panthéon. 

L’implantation du Centre Spatial Guyanais a donné un coup d’accélérateur au développement de la Guyane. Une nouvelle route est ouverte et un pont est construit, enjambant la rivière de Cayenne, jusque-là traversée grâce à un bac à vapeur datant de 1932. Dans ce quartier dit du Larivot, un lazaret avait été construit en 1870 pour accueillir les migrants et où une quarantaine leur était imposée. C’est là que le port de pêche du Larivot, 9e port de France en 2001, sera construit et accueillera des chalutiers-crevettiers venant du monde entier. 

La construction du pont du Larivot date de 1974. Matoury est encore un bourg peu peuplé, on y recense 1.133 habitants, mais la croissance et la pression démographique autour de Cayenne vont obliger à une réorganisation de l’habitat sur l’île de Cayenne. Des trois communes, les plus petites de Guyane, Matoury, avec ses 137 km² est la plus étendue et offre ainsi un fort potentiel de croissance. Elle a vu, au fil des décennies et ce depuis les années 80, sa population croître pour devenir la deuxième ville de Guyane en termes de population. Elle compte aujourd’hui plus de 33.000 habitants.

A l’image de la Guyane, Matoury est aussi multi-ethnique. Toutes les communautés de Guyane se retrouvent ici et vivent en harmonie dans la douzaine de quartiers qui composent la commune, dont le village Sainte-Rose de Lima qui rassemble la plus forte concentration d’Amérindiens Arawaks de Guyane. Situé en bordure la la RN2 en direction de Stoupan, il a été fondé en 1970.

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Amérindiens

Canne, sucre et rhum patrimoine

Saveurs et senteurs

Biodiversité

Amérindiens

Lokonos-Arawaks, la renaissance

De son passé amérindien, Matoury garde quelques toponymes : son nom en premier lieu qui viendrait, selon la légende d’un chef nommé Mattory. L’orthographe a évolué et le nom a été donné à la commune, au mont Grand Matoury qui domine le territoire et au mont Petit Matoury. Les recherches archéologiques n’ont pas permis de mettre au jour de nombreux sites. La forêt en préserve sans doute quelques traces, mais comme pour toute l’île de Cayenne et plus généralement pour toute la Guyane, il est indéniable que des tribus amérindiennes ont vécu ici.

Les Lokonos, appartenant à la famille linguistique Arawak, s’installent en Guyane Française dès le premier siècle. Ils ont probablement migré de l’Amazonie centrale vers l’Orénoque et si certains se sont implantés au cours de ce long voyage sur les côtes des Guyane, d’autres ont poursuivi jusqu’aux Antilles. Ce sont des Arawaks qui furent les premiers Amérindiens à entrer en contact avec les Espagnols, Christophe Colomb écrira les concernant : « ils nous apportèrent des perroquets, des ballots de coton, des javelots et bien d’autres choses, qu’ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu’ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux […] Ils ne portent pas d’armes – et ne les connaissent d’ailleurs pas. […] Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l’on veut. »

En 1596, Les Arawak dominent l’île de Cayenne et dès les débuts de la colonisation ils favorisent l’installation des colons en leur fournissant des vivres. Face aux Kali’nas, présents en Guyane depuis le Xe siècle, et venus de l’Amazone, les Lokonos-Arawaks tentent de conserver leur suprématie sur le territoire. Mais ils finissent par presque disparaître, du fait de leur faible nombre, au profit des Kali’nas.

A partir du XVIIIe siècle, on ne compte plus de Lokonos-Arawaks en Guyane. En 1958 une petite communauté de 150 personnes quitte le Surirnam pour s’installer en Guyane afin de trouver du travail. En 1985, le groupe Lokonos-Arawaks de Guyane se répartit en quatre grandes communautés : à l’ouest à Balaté, dans la commune de Saint-Laurent du Maroni, à Saut Sabbat sur la commune de Mana et sur la commune de Matoury sur deux sites : le village Cécilia et le village Sainte-Rose-de-Lima, considéré comme le plus grand village Arawak de Guyane avec environ 500 habitants.

Aujourd’hui, pour venir à la rencontre des populations amérindiennes, il suffit donc de passer le bourg en direction de la route de l’est ou route du Gallion. Le village Sainte-Rose de Lima a été fondé en 1970 par une communauté de Lokonos-Arawaks. Le nom du village a été donné par le curé de Matoury et le village a été construit sur le site d’un crash d’avion. En effet, le 13 avril 1969 par mauvais temps, un petit avion transportant quatre personnes décolle de l’aéroport de Cayenne. Il heurte la cime des arbres et s’écrase rapidement dans la forêt tropicale, au bout de la piste. Il n’y aura aucun survivant. La zone de l’accident est défrichée pour offrir une meilleure visibilité aux pilotes et une colonie de Lokonos-Arawaks s’y implante.

La terre appartient légalement à la tribu et son gouvernement tribal est reconnu par la Guyane française. En 2008, la Fédération de Lokonos en Guyane française a été créée et a son siège implanté à Sainte-Rose-de-Lima. Les Lokonos-Arawaks ont une organisation clanique matrilinéaire et exogamique et, à proximité des centres urbains, ils ont délaissé leur mode de vie traditionnel de chasseur et pêcheur au profit d’activités salariées.

 

Sucre, canne et rhum patrimoine

Lamirande, dernier vestige sucrier

On ne peut y échapper en quittant l’aéroport pour rejoindre Cayenne par la RN2 : le bâtiment de la sucrerie de Lamirande et ces hauts murs en briques rouges s’imposent comme un témoignage de l’activité sucrière de la commune.

La Guyane ne parviendra jamais à atteindre les niveaux de production des Antilles. La culture de la canne à sucre nécessite une main-d’œuvre importante et un savoir-faire qu’aucun propriétaire n’arrivera à atteindre. Des habitations, dès la fin du XVIIe sont malgré tout érigées sur tout le territoire. A Matoury, la sucrerie de la Levée-Courbary dont il ne reste que quelques pierres, a fonctionné pendant plus d’un siècle. Les études archéologiques menées sur le site ont permis de repérer tous les sites décrits dans les inventaires de l’époque : maison d’habitation, usine… et ont mis au jour d’autres éléments comme des puits ou un four à manioc.

Mais l’élément le plus parlant sur la commune de Matoury lorsque l’on parle de canne et de sucre, c’est bien sûr l’usine en bordure de la nationale 2. La genèse de l’usine de Lamirande date de 1924. Cette année-là, le maire de Cayenne, Eugène Gober, le gouverneur de la Guyane, Jean-Charles Chanel et Eugène Laurier, député, souhaitent s’associer pour mettre en place, en Guyane, une unité de production, comme aux Antilles. L’attribution d’un contingentement de 150 hectolitres de rhum pour la Guyane représente une manne que ces trois personnalités ne veulent pas laisser passer.

La sucrerie est construite sur un terrain vierge de toute habitation et de plantation de canne à sucre, dans un quartier qui porte le nom d’un gouverneur en poste dans les années 1730. On doit notamment à Lamirande le creusement du canal de la crique Fouillée. L’usine est inaugurée en 1927 en même temps qu’est fondée la Société des Comptoirs Généraux Guyanais, filiale de la Société Sucrière et Agricole de Guyane. Dès les premiers mois de production, les trois associés cotent l’usine en bourse. Elle s’approvisionne auprès de tous les producteurs aux alentours, au-delà des limites de la commune de Matoury, s’imposant comme une usine centrale, avec 150 hectares de terres cultivées qui fournissent l’unité de production.

La rhumerie est, quant à elle, créée deux ans plus tard mais au bout de six ans d’activité le quota de production ayant été retiré à la Guyane, la production de sucre cesse. A partir de 1942, l’usine est confiée par la Banque de Guyane devenue propriétaire, à un ancien contremaître.

A l’échéance du bail, elle est rachetée par un concurrent direct, déjà très implanté sur Rémire-Montjoly, Georges Prévot, dont le nom est toujours lié au Rhum, avec une unique unité de production, les Rhums Saint-Maurice, à Saint-Laurent du Maroni.

 

Saveurs et senteurs

Or rose et manioc, la mer et la terre

A Matoury comme dans toute la Guyane, la gastronomie est multiple et inventive. Elle est née des différentes communautés et ouvre un large champ des possibles pour des voyages gustatifs sans cesse renouvelés. De cette terre si riche où tout pousse dans les nombreux abattis du territoire à cet océan généreux, est née une cuisine colorée.

Parler de la crevette ici à Matoury est une évidence. Pourquoi ? Parce que c’est ici, au Port du Larivot, que les chalutiers débarquent leurs tonnes de crevettes brown. Cet or rose est pêché depuis 1960, d’abord par des crevettiers américains qui ont sillonné la côte du Brésil au golfe du Mexique. Ils ont été très vite rejoints par des navires battant pavillon coréen et japonais. Pendant 18 ans, la crevette aura donc été capturée par des bateaux étrangers. L’année 1978 a vu l’arrivée du premier crevettier français. Les licences accordées aux Américains, puis aux Japonais et Coréens n’ont pas été renouvelées et ils ont quitté les eaux territoriales françaises.Le port de pêche du Larivot, au bord de la Rivière de Cayenne, a été construit à l’emplacement d’un ancien lazaret qui accueillait les colons à leur arrivée en Guyane. Une flotte de plus de soixante-dix chalutiers alimentent le marché local mais une grande partie des captures des crevettes brown est destinée à l’exportation.

La crevette de Guyane s’accommode de mille façons : à l’apéritif, en entrée, en plat. Froide ou chaude, grillée, marinée, dans une sauce épicée, en blaff ou nature. Toutes les déclinaisons sont possibles. La subtilité de sa chair en fait un mets de choix.

L’Association Gastronomie Guyanaise met en avant les spécialités de Guyane et, selon elle, la spécialité de Matoury est le Kolé dé, une marinade de petits poissons omnivores surnommésYaya sadine par les autochtones et Koulatsambo par les Amérindiens. Ce joli poisson ressemble un peu à l’ablette.

Comme sur tout le territoire de la Guyane, le manioc et ses dérivés se retrouvent sur les tables de toutes les communautés : Amérindiens, Créoles ou Bushinengués… Dans tous les abattis de Guyane, le tubercule de manioc a une place de choix. On le retrouve sous forme de farine -le couac-, de galettes -cassaves- cuites au feu de bois sur de larges plaques en métal, de pâtisseries -sispas-, en tapioca et même en boisson alcoolisée chez les Amérindiens, le cachiri et, depuis peu, de bière.

En effet, en 2020, l’unique brasseur de Guyane, la Brasserie Jeune Gueule, implantée dans le quartier de Stoupan, a imaginé une bière réalisée à base de manioc : la Triple Kwak. L’usine se visite et un espace de dégustation et de vente permet de découvrir les bières proposées. Une étape gustative à ne pas manquer.

Brasserie Guyanaise Jeune Gueule
Brasserie Guyanaise Jeune Gueule

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L’awara, patrimoine culinaire unique
L’awara, patrimoine culinaire unique

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Biodiversité Mer & Terre

L’Amazonie aux portes de la ville

Du haut de ses 234 mètres, le mont Grand Matoury domine l’île de Cayenne. Plus haut relief du plateau des Guyanes, il a été décrété Réserve Naturelle en 2006. Celle-ci constitue à elle seule un magnifique îlot de biodiversité : l’Amazonie aux portes de la ville. Elle est l’une des plus grandes réserves périurbaines de France avec plus de 2100 hectares protégés et différents écosystèmes qui composent ce grand espace : des forêts secondaire et primaire, de la savane, des marais et des mangroves littorales.

Un chef Amérindien du nom de Mattory qui vivait là, donna son nom aux deux monts : le Grand et le Petit Matoury, et à la commune.

La réserve est conjointement gérée par la mairie de Matoury, l’ONF et la SEPANGUY, association de protection de l’environnement. Véritable île verte dans l’île, le mont Grand Matoury, du fait de sa morphologie et de sa situation au milieu des terres basses, a permis le maintien d’une riche biodiversité. Les pentes, par contre, ont été exploitées à l’époque de l’activité sucrière de la commune : le bois ainsi coupé servait à alimenter les chaudières de l’usine sucrière de Lamirande.

Le Grand Matoury, malgré son isolement, bénéficie d’un corridor biologique naturel, du fait de la mangrove côtière qui borde la rivière de Cayenne. Ce passage permet à des grands mammifères de venir ici. Des études menées sur la réserve ont permis de recenser la présence de félins : ocelots, pumas et jaguars. A 7 km des centres urbains, cela semble incroyable et permet de comprendre la mise en protection de cette zone. D’autres mammifères sont présents sur le massif : des singes, bien sûr, des paresseux, des pécaris, des grands tamanoirs pour n’en citer que quelques-uns. Et bien sûr, reptiles et amphibiens mais aussi les insectes y prolifèrent.

Les oiseaux, également, trouvent refuge dans le vaste massif forestier où perdure la forêt primaire. On peut ainsi y observer des espèces ca­rac­té­ris­tiques du lit­to­ral mais aussi des forêts in­té­rieures : buses à gros bec, buses échasse, anis à bec lisse, co­li­bris, momots hou­touc, tro­gons, ta­ma­tias, pics, grim­pars, piau­haus hur­leurs, ma­na­kins…

Quant à la flore, elle y est luxuriante avec notamment la présence d’une espèce rarissime, l’Astrocaryum minus, palmier épineux qui bénéficie d’un plan national d’action de protection.

Pour découvrir cette grande richesse faunistique et floristique, deux sentiers ont été tracés : les sentiers de Lamirande. La première boucle, celle de Paypayo du nom de cet oiseau au chant si caractéristique, suit un layon étroit de 2,5 km. Étant la moins fréquentée, elle est parfaite pour l’observation animalière. L’autre boucle, celle des Cascades, offre une très belle immersion en forêt primaire. Comme son nom l’indique, elle conduit à des cascades et offre, ici et là, de beaux points de vue. De grands arbres centenaires jalonnent le parcours. Bien sûr, il est possible de mixer les deux boucles pour une randonnée un peu plus longue.